Guillaume Apollinaire
La nudità dei fiori
La nudità dei fiori è il loro odore carnale
Che palpita e si eccita come un sesso femminile
E i fiori senza profumo sono vestiti di pudore
Essi prevedono che si vuol violare il loro odore
La nudità del cielo è velata di ali
Di uccelli che planano d’attesa inquieta d’amore e di fortuna
La nudità dei laghi freme per le libellule
Che baciano con azzurre elitre il loro ardore di spume
La nudità dei mari io la adorno di vele
Che esse strazieranno con gesti di raffica
Per svelare il loro corpo allo stupro innamorato di esse
Allo stupro degli annegati ancora irrigiditi d’amore
Per violare il mare vergine dolce e sorpresa
Del rumore dei flutti e delle labbra appassionate
Derrière les lignes boches
Mon désir est aussi derrière moi
Après la zone des armées
Mon désir c’est la butte du Mesnil
Mon désir est là sur quoi je tire
De mon désir qui est au-delà de la zone des armées
Je n’en parle pas aujourd’hui mais j’y pense
Butte du Mesnil je t’imagine en vain
Des fils de fer des mitrailleuses des ennemis trop sûrs d’eux
Trop enfoncés sous terre déjà enterrés
Ca ta clac des coups qui meurent en s’éloignant
En y veillant tard dans la nuit
Le Decauville qui toussote
La tôle ondulée sous la pluie
Et sous la pluie ma bourguignotte
Entends la terre véhémente
Vois les lueurs avant d’entendre les coups
Et tel obus siffler de la démence
Ou le tac tac tac monotone et bref plein de dégoût
Je désire
Te serrer dans ma main Main de Massiges
Si décharnée sur la carte
Le boyau Goethe où j’ai tiré
J’ai tiré même sur le boyau Nietzsche
Décidément je ne respecte aucune gloire
Nuit violente et violette et sombre et pleine d’or par moments
Nuits des hommes seulement
Nuit du 24 septembre
Demain l’assaut
Nuit violente ô nuit dont l’épouvantable cri profond devenait
plus intense de minute en minute
Nuit qui criait comme une femme qui accouche
Nuit des hommes seulement
La nudità dei fiori
La nudità dei fiori è il loro odore carnale
Che palpita e si eccita come un sesso femminile
E i fiori senza profumo sono vestiti di pudore
Essi prevedono che si vuol violare il loro odore
La nudità del cielo è velata di ali
Di uccelli che planano d’attesa inquieta d’amore e di fortuna
La nudità dei laghi freme per le libellule
Che baciano con azzurre elitre il loro ardore di spume
La nudità dei mari io la adorno di vele
Che esse strazieranno con gesti di raffica
Per svelare il loro corpo allo stupro innamorato di esse
Allo stupro degli annegati ancora irrigiditi d’amore
Per violare il mare vergine dolce e sorpresa
Del rumore dei flutti e delle labbra appassionate
Désir - Guillaume Apollinaire
Mon désir est la région qui est devant moiDerrière les lignes boches
Mon désir est aussi derrière moi
Après la zone des armées
Mon désir c’est la butte du Mesnil
Mon désir est là sur quoi je tire
De mon désir qui est au-delà de la zone des armées
Je n’en parle pas aujourd’hui mais j’y pense
Butte du Mesnil je t’imagine en vain
Des fils de fer des mitrailleuses des ennemis trop sûrs d’eux
Trop enfoncés sous terre déjà enterrés
Ca ta clac des coups qui meurent en s’éloignant
En y veillant tard dans la nuit
Le Decauville qui toussote
La tôle ondulée sous la pluie
Et sous la pluie ma bourguignotte
Entends la terre véhémente
Vois les lueurs avant d’entendre les coups
Et tel obus siffler de la démence
Ou le tac tac tac monotone et bref plein de dégoût
Je désire
Te serrer dans ma main Main de Massiges
Si décharnée sur la carte
Le boyau Goethe où j’ai tiré
J’ai tiré même sur le boyau Nietzsche
Décidément je ne respecte aucune gloire
Nuit violente et violette et sombre et pleine d’or par moments
Nuits des hommes seulement
Nuit du 24 septembre
Demain l’assaut
Nuit violente ô nuit dont l’épouvantable cri profond devenait
plus intense de minute en minute
Nuit qui criait comme une femme qui accouche
Nuit des hommes seulement
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